9.Aragon lecteur, commentateur de ses propres commentaires commente le contenu de linterview radiophonique passée dont il vient de livre la teneur dans son montage, dont il souligne les limites mais aussi la part de vérité bas p 18.-brutalité de la fin : On entend une croisée qui se ferme avec bruit. Орелиен е бохем и ценител на женската красота, отдал се е на разгулен живот след първата световна война, но неочаквано е попарен от любовта. Попарен е, защото се влюбва в най-неподходящата за него жена, която хем не отговаря на неговите представи, хем е омъжена. Това, което му се случва го хваща абсолютно неподготвен. Така любовта на Орелиен се оказва една опустошителна агония, която човърка сърцето му в дълбочина. Това, което му се случва не може да бъде нито контролирано от мислите и намерението, нито да бъде озаптено чрез силата на волята. Това е стихия, която преминава през Орелиен и го оставя променен завинаги. 1Publié en 1944, Aurélien met en scène un ancien combattant, un trentenaire élégant mal revenu de la Grande Guerre et qui parvient difficilement à se réacclimater à la vie sociale, une vie mondaine et parisienne. Lincipit, fameux, souvre sur des considérations vestimentaires :. Ils partagent tous deux le même teint méridional, les mêmes cheveux bruns, les mêmes yeux bleus Le père Goriot, Gallimard, 1971, chapitre I, p. 37 ; Aurélien, chapitre XVII, p 118. -seulement 2 information sur Aurélien : il a fait la guerre et il est éduqué, il cite un vers de Racine Pour se convaincre du caractère déjà bien ancré, dans une tradition, de cette exigence, il nest que de relire, à la fin du XVII siècle, cette remarque de La Bruyère remarque 56 du premier chapitre des Caractères Des ouvrages de lesprit : Tout écrivain, pour écrire nettement, doit se mettre à la place de ses lecteurs, examiner son propre ouvrage comme quelque chose qui lui est nouveau, quil lit pour la première fois, où il na nulle part, et que lauteur aurait soumis à sa critique Les Moralistes du XVIIe siècle, Bouquins Laffont, 1992, p 710. Donc où classer, sa production follement prolifique déborde les Lépreuve de lamoureux passe par la parole, doù le pathétique particulier de lEpilogue quand, dix-huit années après, Aurélien et Bérénice constatent au jardin que le dialogue entre eux sest rompu. Ou ne fonctionne quau passé, Vous avez été tout ce qui chante dans ma vie, ils étaient la romance lun de lautre La romance, le chant substitués au roman? La poésie aux dialogues de la prose? Car si les protagonistes se chantent, ils ont échoué à simplement se parler comme fait à Giverny, plein du triomphe de la possession amoureuse, Paul Denis au lit avec Petit beurre. Et cela en dit long sur lidéalisation amoureuse, ses pièges, son écueil. Il y aurait trop à dire sur les ambivalences du chant, auxquelles Aragon consacrera le roman très noir de La Mise à mort ; mais on méditera au passage sur deux usages de la parole, celle du dialogue opposée aux mots qui touchent mais nembrayent pas, nentraînent pas dinterlocution ou de roman. Dhistoire, ou dHistoire. Alors derechef, Aurélien poème ou roman? Un livre qui se développe en résonnant sur lui-même Cécile Narjoux Et qui hantera longtemps son lecteur.-narrateurAurélien.. Qui est qui? On confond par ailleurs le narrateur avec Aurélien : Il lavait mal regardée.. Plutôt petite, pâle, je crois.. Aurélien, le roman-phare dAragon, se trouve donc par la grâce de lInspection générale inscrit cette année au programme des concours des ENS, à côté des Tragiques dAgrippa dAubigné, de Bérénice de Racine et des Complaintes de Jules Laforgue. Coïncidence, il se trouve quAragon entretient un lien particulier avec ces trois œuvres : dans Les Communistes, il prête au personnage qui le représente, le lieutenant Armand Barbentane, un goût si fort pour dAubigné quil en emporte le volume dans sa musette de combattant en 1940 ; la préface 1966 du roman Aurélien souvre en Folio par lexergue dune citation de Bérénice, Voici le temps, enfin, quil faut que je mexplique khâgneux, faites gaffe, Aragon ne sexplique jamais! Ou plutôt ses soi-disants éclaircissements sont des embrouilles, son discours préfaciel ne surplombe pas lhistoire quil feint dintroduire, mais constitue un roman de plus ; concernant Bérénice dailleurs, prénom de son héroïne, le chapitre 1 interpolé sur le manuscrit constitue une superbe ré-écriture, carnavalesque, du texte de Racine quAragon se plaît à travestir, à dégrader en prose triviale Quant à Laforgue, nous apprenons par Adrienne Monnier que sa librairie de la rue de lOdéon, qui abrita la première rencontre non suivie deffets dAragon et de Breton aux débuts de 1917, montrait dans le futur auteur d Aurélien un grand jeune homme sage, à la lèvre ornée dune ombre de moustache comme son personnage à venir, et qui gardait toujours dans la poche, pour tout signe de révolte, un volume de Laforgue On a une description subjective de Bérénice qui nest pas très sympatique. Le statut de lîle Saint-Louis est défini dans le roman par une série de paradoxes, sur le plan du réalisme topographique et social, et sur le plan symbolique au sein de lœuvre, les deux dimensions étant bien évidemment liées : les paradoxes de la fonction référentielle de lîle entraînent à leur tour des paradoxes dans sa fonction poétique. Lexemple du statut de lîle dans le roman nous montre ainsi comment peuvent sarticuler écriture réaliste et écriture poétique. Cette articulation est une des caractéristiques du mentir-vrai. Rédigé par Daniel Bougnoux Le 11 décembre 2016 à 17:15 cet auteur. Elle a rédigé récemment une dizaine de notices du Dictionnaire Aragon, à paraître aux -Il y a une subtile coïncidence entre les impressions qua Aurélien vers le vers de Racine et vers Bérénice. Aurélien-1ES-Profil dœuvre Français-Kartable Aragon : Aurélien. OEuvres romanesques complètes, t III. Édition publiée sous la direction de Daniel Bougnoux avec, pour ce volume, la collaboration de Bernard Leuilliot. Paris: Gallimard, 2003 Bibliothèque de la Pléiade, p. 1-541 A part cela cest très bien écrit, il y a des passages amusants mais nest pas Proust qui veut, ni Maupassant dailleurs. 5 Shoshana-Rose Marzel, LEsprit du chiffon : le vêtement dans le roman français du xix e siècle, Bern Elle lui déplut, enfin. Il naima pas comment elle était habillée. Une étoffe quil naurait pas choisie. Il avait des idées sur les étoffes. Une étoffe quil avait vue sur plusieurs femmes. Cela lui fit mal augurer de celle-ci qui portait un nom de princesse dOrient sans avoir lair de se considérer dans lobligation davoir du goût. Ses cheveux étaient ternes ce jour-là, mal tenus. Les cheveux coupés, ça demande des soins constants. Aurélien naurait pas pu dire si elle était blonde ou brune. Il lavait mal regardée. Il lui en demeurait une impression vague, générale, dennui et dirritation. Il se demanda même pourquoi. Cétait disproportionné. Plutôt petite, pâle, je crois Quelle se fût appelée Jeanne ou Marie, il ny aurait pas repensé, après coup. Mais Bérénice. Drôle de superstition. Voilà bien ce qui lirritait..